En ce moment, entre la Chine et la DRAM, c’est plutôt tendu. D’ailleurs, Micron, producteur de puces mémoire accuse Fujian Jinhua Integrated Circuits et la United Microelectronics Corporation de vol. Le vol porte sur des secrets commerciaux !
La petite histoire :
Comme vous le savez, actuellement, les plus gros producteurs de puces mémoires font l’objet d’une enquête de la part du gouvernement chinois. Ce dernier accuse Samsung, Sk Hynix et Micron de s’être entendus sur le prix de la RAM pour causer son inflation. Comme nous le voyions ici, si ces entreprises sont reconnues coupables, elles risquent une amende comprise entre $800 millions et $8 milliards.
Il faut également savoir que la Chine souhaite percer sur le marché de la mémoire. En effet, c’est un marché juteux puisqu’il est estimé à $73 milliards cette année. Pour cela, le pays n’hésite pas à financer différentes startups dont Fujian Jinhua Integrated Circuit. Une entreprise spécialisée dans la mémoire fondée en 2015 et financée par les autorités chinoises du Fujian.
En 2016, Jinhua IC demande à UMC (United Microelectronic Corp) de sortir de la DRAM en 32 nm. Pour cela, l’entreprise soutenue par le gouvernement sort les gros billets pour le développement et l’équipement. Et c’est là que ça devient intéressant. En effet, les entreprises ne disposent pas des technologies nécessaires pour sortir ce type de produit. De plus, il faut garder à l’esprit que Micron a refusé plusieurs tentatives de rachat de la part d’entreprises chinoises.
C’est là que Micron se réveille. En effet, Stephen Chen ancien président chez Micron rejoint UMC comme Vice Président général. Là, le géant américain fait le lien entre le développement rapide (trop ?) de Jinhua et son ancien président : brevets volé, etc.
Micron et la guerre des procès…
Pour le coup, le 4 Décembre 2017, Micron poursuit UMC et Jinhua en justice en Californie. Le motif ? Vol de secrets commerciaux. De leur côté, UMC et Jinhua attaquent en justice Micron en Chine pour violation de brevets. Des brevets qui portent sur des technologies en lien avec la DDR4, les SSD et les puces VRAM pour les cartes graphiques et réclame $270 millions. Et visiblement, le gouvernement de la province de Fujian est investisseur dans l’entreprise Jinhuan.
Concernant Micron, l’affaire risque de mal tourner puisque UMC joue sur le fait que les accusations portent sur des activités illégales à l’étranger. Donc, en dehors de la juridiction des États-Unis, UMC réclame donc le non-lieu.
En Chine, on voit déjà le tableau se dessiner : le pays veut se lancer sur le marché, mais ne possède pas les ressources technologiques pour. Donc ses startups ont recours au vol puisqu’elles n’ont pas réussies à faire main basse sur l’entreprise elle-même. Puis poursuivent Micron pour violation de brevet suite à l’attaque de l’entreprise sur le continent américain. Procès que les startup risquent de gagner puisque soutenues par le gouvernement local…
Bref, une histoire qui semble mal partie pour Micron et qui sonne très théorie du complot…
Continuez à produire en Chine, c’est très bien….
Il n’y a pas d’autre solution, personne n’a ce savoir faire.