Union européenne : entre prise de conscience et latence

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L’année 2020 aura eu pour mérite de faire exploser à la figure du grand public et aussi de certains dirigeants de l’Union Européenne, ce que nous constatons depuis des années : la dépendance économique mondiale de la technologie au plus grand atelier du monde, la Chine.

L’Union Européenne découvre sa dépendance à la Chine

Nous avons publié récemment un article complet sur les conséquences qui se sont manifestées ces derniers mois et que nous allons devoir subir certainement pendant quelques années. L’affaire de l’achat de masques a sans doute éveillé douloureusement certaines consciences. Les mêmes qui ont pourtant accepté pendant des années que sur des secteurs comme la technologie, on se place quasi volontairement dans une situation de dépendance dont l’issu ne faisait pourtant aucun doute.

Se doter d’une fonderie européenne…

Pour en revenir au secteur des technologies, la totale dépendance des pays européens est criante. Les mouvements entamés depuis de longs mois entre les États-Unis et la Chine ont fini de convaincre la plupart des pays de l’UE qu’il fallait réfléchir aux moyens pour ne plus dépendre du silicium fabriqué par des tiers.

Samsung Foundry / Union européenne Foundry
Foundry Samsung

17 des 24 pays qui composent l’Union Européenne ont dans cet esprit, signé une déclaration commune pour le développement de processeurs de nouvelle génération à faible consommation d’énergie et qui utilisent un processus de fabrication de 2 nm. Le principe d’une fonderie « européenne » est donc sur la table et pour se faire, une enveloppe de 145 000 millions d’euros a été approuvée pour les deux ou trois prochaines années.

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La France, l’Allemagne, la Croatie, l’Estonie, l’Italie, la Grèce, la Belgique, Malte, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Autriche, la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, la Finlande et Chypre sont les 17 pays qui ont accepté de développer conjointement ces technologies.

Pour aller plus loin :
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Le focus est mis sur la mise en route et l’exploitation d’une lithographie de 2 nm, ce qui permettra la création de silicium pour la téléphonie mobile, l’aérospatiale et la défense, l’internet des objets, les équipements de santé, ….

A terme, l’Union européenne veut l’indépendance dans les technologies de calcul intensif , et pour cela elle s’appuiera sur l’architecture RISC-V. Le chef du département numérique de l’Union Européenne n’est autre que le français Thierry Breton qui est passé par Bull, Thomson mais aussi France Télécom avant de devenir ministre de l’économie de 2005 à 2007.

« Une approche collective peut nous aider à tirer parti de nos forces et à saisir de nouvelles opportunités alors que les puces électroniques avancées sont de plus en plus importantes pour la souveraineté numérique de l’Europe et sa stratégie industrielle » (Th.BRETON )

Trop tard, trop compliqué ?

Reste qu’au-delà des déclarations des fonctionnaires européens, il subsiste la compétition entre des entreprises bien différentes au sein de l’UE. Mettre dans le même sens de mouvement des intérêts contradictoires ne sera pas évident sans une concentration capitalistique. Sur le terrain de la recherche et de l’innovation la France semble disposer de sérieux arguments avec le CEA, Soitec et d’autres. Concernant la production, l’Allemagne dispose de son champion Infineon Technologies… près de 10 fois plus petit qu’Intel.

Foundries 2020

Aucune entreprise ne semble aujourd’hui capable de lever des capitaux pour passer un cap et renverser la table. L’ambition européenne devra donc composer avec des intérêts divergents alors que les Coréens, les Chinois ou les Américains financent à des niveaux très importants la R&D de leurs industries.

Dans cette nouvelle phase de cette guerre économique, l’anticipation et la rapidité d’action sont les atouts principaux. Ces caractéristiques font-elles parties de l’ADN de l’Union Européenne ? On vous laisse juge.

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Pyvesd
Pyvesd
16 décembre 2020 0h45

145 milliards, ca me semble démesuré ! 8o et le 2nm c’est lointain, quand on cherche son indépendance, on va au plus rapide. Racheter la RD du 7nm de Gloflo (absent du tableau d’ailleurs, elle pèse – que STM ou AMD ??) pour être opération dans les 18 mois avec 10mlds ou partir d’une feuille blanche pour du 5nm ou du 3nm afin d’avoir un process à tarif accessible dans 3 ans, mais le 2nm ca va couter une blinde. Si c pour avoir un process State of the art que personne ne peut de payer… et encore à la… Lire la suite »

Djey
Administrateur
Djey
16 décembre 2020 9h42
Répondre à  Pyvesd

Tout a fait d’accord avec toi @Pyvesd d’un point de vue français ( je sais ce n’est pas super politiquement correct mais c’est là qu’on avancerait le plus vite ), je ferai le nécessaire pour « armer » Soitec qui est à l’avant garde sur pas mal de sujets… Mais bon, avec des « si »…

SkegMaster
SkegMaster
16 décembre 2020 11h26
Répondre à  Pyvesd

TSMC prévoit la gravure à 2 nm en 2024 donc il s’agit là d’être à la pointe ou à jeu égal au minimum. C’est un peu le projet Manhattan du 21ème siècle.
Les 145 M serviront aussi je pense à arroser plusieurs entreprises et centre de recherche, j’imagine qu’il y a aussi dans les tuyaux des fusions d’entreprises pour faire un champion européen à la Airbus ou KNDS.

Pyvesd
Pyvesd
22 décembre 2020 2h01
Répondre à  SkegMaster

bien d’accord, mais le pb du prix du process et de son accessibilité reste un frein. Et quand tu regardes les annonces dans les cpu mobile, bcp sont encore gravés en 8nm (dérivé du 10) ou 11nm (dérivé du 12). pour les cpu/gpu d’ordi, c’est le 7nm et encore avec difficulté d’appro. C’est bien les anciens process qui font le + de volume pour des raisons évidente de dispo d’une part et tarif d’autre part. Ce dont l’Europe sera dépourvue avec du 2nm…

Jack
Jack
15 décembre 2020 21h58

ahh , elle est belle l’Europe , lancer des projets dans tous les sens (défense de l’espace,….) pour enrichir une minoritée corrompus , sublîme. il serait peut-être temps de niveler l’économie européene si montagneuse au lieu de chasser du vent à coups de milliards.

PS.

A qui devront nous acheter les matières premières pour construire tout cela ? ahh oui la Chine, ….. rien ne change au final.