La Chine veut clairement secouer le marché des puces en réaction aux embargos et restrictions qui touchent le pays. L’objectif est donc de pousser les fonderies locales pour qu’elles proposent des tarifs très agressifs aux fabricants qui cherchent à produire des puces. Le gouvernement chinois investit sans compter dans ses fonderies depuis des années mais 2024 a marqué une nouvelle étape. On parle de nouvelles lignes de production, de partenariats avec des entreprises locales et d’incitations fiscales. En parallèle, la presse technologique rapporte que Pékin négocie avec certains constructeurs pour leur proposer des tarifs imbattables. Evidemment, plusieurs voix font remarquer que la Chine ne dispose pas des derniers process de gravure et ne peut pas (encore ?) rivaliser avec Intel ou TSMC. Cependant, l’objectif de casser les prix répond à une volonté de mettre la pression sur l’industrie taïwanaise et américaine. En effet, en baissant drastiquement le coût d’accès à des puces fabriquées sur un process “mature”, l’industrie chinoise va mettre une pression énorme sur les marges de ses concurrents.

La Chine met la pression sur les marges des fondeurs
Cette accélération de la Chine se fait tout de même en réaction à la politique américaine qui a aussi débloqué des fonds massifs pour soutenir leurs champions. Avec cette accélération, il n’est pas impossible que des choses bougent très rapidement concernant Intel qui est la seule solution technique locale assurant aux Etats Unis une souveraineté sur les puces.
D’après un récent rapport de Hana Securities, les fonderies chinoises diminuent leurs prix de manière très prononcée et tentent de s’imposer chez de nouveaux clients avec une baisse de prix comprise entre 40 % et 50 % par rapport aux contrats précédents. En décembre, SMIC a réduit le prix des plaquettes de 28 nm de 40 %, passant de 2 500 $ à environ 1 500 $. Depuis le début Janvier, le marché anticipe que TSMC soit poussé à réduire les prix des procédés matures au-dessus de 7 nm sur 2025. Ces réductions de prix par les entreprises chinoises et TSMC devraient accroître la pression sur les autres acteurs mondiaux pour qu’ils baissent également leurs prix et donc fragilisent leur rentabilité.
Si pour la plupart d’entres nous, les puces fabriquées avec un process supérieur à 7nm semblent ne pas concerner nos PC, ces gravures sont cependant utilisées dans d’autres secteurs très lucratifs. Gaura Gupta, vice-président analyste de Gartner au sein de l’équipe semi-conducteurs et électronique, détecte avec inquiétude un mouvement de fracturation de l’écosystème des semi-conducteurs entre les États-Unis/Occident et la Chine. Car parallèlement à ce dumping chinois, les fabricants américains ou occidentaux qui vendent des puces fabriquées avec un des process matures sur le marché chinois, pourraient voir leurs produits frappés de droits de douane. Pendant ce temps, la capacité de fabrication de puces de la Chine devrait plus que doubler au cours des cinq prochaines années. Au milieu, l’Europe observe…Passivement.
De tout évidence, ils sont passés au capitalisme et se sont adaptés presque tous les marchés existant d’où leur monté en puissance économique…
Les chinois sont partisan du ” donné pour mieux recevoir” contrairement a nous européens….
Cela va payer certainement…
Merci pour ces infos à l’aube d’une ère multipolaire.